Face au drame que vivent les réfugiés, j’avais envie d’écrire un long texte pour relever la tristesse que m’inspirent certaines positions faux-cul voire racistes qui fleurissent sur les réseau sociaux, par exemple celle de tous ceux qui se découvrent une passion soudaine pour les SDF français qu’il faudrait à leur sens mieux aider (à la place des migrants bien évidemment), alors qu’hier encore ils considéraient ces mêmes SDF comme des parasites… J’avais envie aussi de relever le soupçon qu’éveillent en moi ceux qui portent leur générosité en étendard, de façon aussi voyante que suspecte. Mais finalement je me contenterai d’un texte court.
L’opinion publique est majoritairement hostile à l’accueil de réfugiés. Parce que c’est la crise, parce-que des millions de Français vivent mal. Pour bien d’autres raisons encore.
Aujourd’hui, chaque élu en responsabilité, quel que soit son engagement militant, philosophique ou religieux se retrouve face à sa conscience. Nous élus, devons-nous aller dans le sens de l’opinion majoritaire, ou devons-nous agir en conformité avec nos convictions les plus profondes ?
Je suis un citoyen français, mais aussi un élu de la République. Citoyen – Français – Elu – République. Ces mots ont un sens.
Ma position est simple : je considère qu’il s’agit d’un devoir humain et moral évident d’ouvrir nos cœurs, et donc de se mettre en situation de prendre notre part au soulagement de ce drame.
J’ai fait part cet après-midi de ma position à mes adjoints, que je réunis toutes les semaines en bureau municipal. Je connais la valeur de chacun et ne doutais pas qu’ils partageraient mon sentiment. Cela a été le cas.
Cet accueil, si la situation se présente, se fera alors de façon simple, digne, et efficace.
J’ai donc informé la Préfecture notre possibilité d’accueillir à Nérac une famille, dans le cadre qui sera défini par l’Etat.