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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 18:40

Voici le discours que j'ai prononcé lors de le remise de l'écharpe de Maire honoraire à mon prédécesseur Jean-Louis BRUNET :

"Je vous remercie d’être venus nombreux rendre hommage à mon prédécesseur, le docteur Jean-Louis BRUNET à l’occasion de sa nomination en tant que Maire honoraire de Nérac.

 

Comme vous le savez peut-être, l’honorariat, possible après 18 années de vie municipale dans une même commune, est conféré par arrêté préfectoral à la demande de l’ancien maire lui-même ou par le maire en exercice. Nous concernant ici à Nérac, c’est avec plaisir que j’ai fait cette demande il y a quelques semaines.

 

L’exercice auquel je dois satisfaire ce matin n’est pas simple face à un public qui, sauf surprise, ne m’est pas acquis.

 

Ma situation est singulière, car j'ai été l'adversaire de Jean-Louis BRUNET, en 1995 d’abord puis en 2001. Et je suis, aujourd'hui, son successeur. Cela tisse un lien particulier, où il entre du respect pour l'homme public que j’ai observé avec attention durant deux mandats, et une réelle sympathie pour l'homme privé.

 

De mes rapports avec lui, finalement déjà anciens, je retiens la force du courage quand elle est soutenue par une volonté, la nécessité de replacer l'homme au cœur de tout projet, le poids de l'expérience.

 

Face à lui, j’ai beaucoup observé et beaucoup appris.

 

Jean-Louis BRUNET, c’est une carrière politique longue d’une génération : il devient Maire en 1983, alors que j’étais en CE2 et quitte la vie politique en 2008, alors que ma fille était en CE2. Cela veut dire que les Néracais de ma génération sont devenus adultes et se sont installés dans la vie sous ses mandats successifs.

 

En homme ordonné, Jean-Louis BRUNET a pris Nérac à une municipalité d’union de la gauche pour la rendre à une autre équipe d’union de la gauche 25 ans plus tard.

 

Durant ces 25 années, le monde a connu des bouleversements politiques, sociaux et économiques majeurs. Le mur de Berlin est tombé, le monde est entré dans l’ère d’internet et doit faire face à des défis sans rapport aucun avec ceux du début des années 80… Au niveau national, les majorités politiques ont changé, à chaque élection législative ou presque.

 

Dans ce tourbillon, Nérac est resté un pôle de stabilité politique, rendu possible à la fois par les qualités personnelles de Jean-Louis BRUNET mais aussi par les difficultés de la gauche locale qui vivait de façon exacerbée les dissensions nationales entre le  PS et le PC.

 

Jean-Louis BRUNET, c’est aussi un parcours politique local sans faute. Il est d’abord, en 1977, dans l’opposition municipale, ce qui est très formateur bien qu’on en fasse rapidement le tour... Le sénateur SOUCARET me disait souvent, lorsque j’enseignais à Francescas, qu’il valait mieux perdre les élections au début d’une carrière qu’au milieu. Je crois qu’il a raison et Jean-Louis BRUNET en est l’exemple.

 

En 1981, il est suppléant de Michel GONELLE, alors candidat RPR aux élections législatives.

 

En 1982, il devient dès le premier tour conseiller général du canton de Nérac au sein de la majorité départementale de l’époque, présidée par Jean FRANCOIS-PONCET, dont je salue la présence aujourd’hui.

 

Elu Maire en 1983, après avoir réussi l’union de la droite néracaise sur son nom, il s’ancre durablement dans la vie politique locale, asseyant son autorité sur son camp politique.

 

Réélu conseiller général en 1988 puis en 1994, il devient alors Président du Conseil Général, suite à la défaite accidentelle de Jean FRANCOIS-PONCET sur le canton de Laplume. J’apprends son élection à la tête du département à la radio, alors que j’étais étudiant à Bordeaux.

 

Sans trop me forcer, je pressens que cet élément nouveau et inattendu ne va pas faciliter les affaires de la gauche pour les élections municipales de 1995.

 

C’est peu de le dire, puisque Jean-Louis BRUNET est réélu Maire avec plus de 58%, après l’avoir été en 1989 avec 54 %.

En 1998, il rend le siège de Président du Conseil Général à Jean FRANCOIS-PONCET et devient -en contre partie ?- conseiller régional.

 

En 2001, Jean-Louis BRUNET passe le flambeau à Gabriel CHAZALLON au Conseil Général. Dans le même temps, il est réélu maire de Nérac au premier tour encore, mais avec seulement 45 voix d’avance face à la liste que je conduisais et celle de mon actuel 1er adjoint Patrice DUFAU. C’est à cette époque que je commence à penser que quelque chose est possible pour la gauche à Nérac.

 

Enfin en 2006, il devient Président de la Communauté de Communes du Val d’Albret.

 

Durant les 25 années que je viens d’évoquer, Jean-Louis BRUNET n’a jamais connu une défaite politique, ni même un second tour, sauf en 1994 aux élections cantonales face à Hubert DELPONT.

 

Il a durant cette période exercé tous les mandats locaux. Mais je sais pour en avoir discuté avec lui à plusieurs reprises, que le mandat de Maire est celui qui l’a le plus profondément passionné.

 

Et c’est vrai qu’il s’agit d’un mandat à part, où l’ingratitude désarmante et les satisfactions profondes se côtoient quotidiennement.

 

La conquête et l’exercice de ce mandat nécessitent une approche et une sensibilité particulières, dont le fait de les posséder ou non fait la différence.

 

Il est évident qu’avec quatre élections au premier tour, Jean-Louis BRUNET en est pourvu.

 

Jean-Louis BRUNET appartient profondément à son camp politique. Il est aussi un politique opiniâtre, qui ne recule pas quand le combat se présente à lui pour défendre les convictions et les idées qui sont les siennes.

 

Il aimait l’odeur de la poudre et ceux qui siégeaient à ses côtés ou face à lui dans les années 80 se souviennent de ses joutes oratoires avec Hubert DELPONT et Jacques VITAL, et parfois même de ses colères.

 

Bien sûr, Jean-Louis BRUNET a un bilan. La durée de son mandat, ainsi que l’idée claire qu’il avait de ce qu’il voulait pour Nérac y ont contribué pour beaucoup.  Il a su aussi, quand il le fallait, aller à contre courant du mouvement commun sur certains projets : c’est le cas de l’Espace d’Albret, décrié à l’époque et dont aujourd’hui la réussite est évidente. Bref, il a marqué Nérac de son passage.

 

En conclusion de vos derniers vœux en 2007, vous disiez, Monsieur le Maire : « Je continuerai d’aimer Nérac comme au premier jour où cette ville m’a adopté et d’y vivre dans sa douceur, sa beauté et parmi vous. »

 

Permettez-moi donc de vous souhaiter encore beaucoup de moments heureux dans notre ville.

 

Je vous remercie."

 

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commentaires

J
Très bel hommage, bien mérité. Je salue l'équilibre et l'honnêteté de votre propos !Jacques D
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